Braquages spectaculaires en deux mois : le vol au musée du Louvre et celui du Muséum d’Histoire naturelle !
Le 16 septembre 2025, un vol de pépites d’or “natif” est commis dans la galerie de minéralogie du Muséum national d’Histoire naturelle à Paris.
Ces pièces proviennent de Bolivie, de l’Oural et d’autres régions du monde.
Leur poids total approche les six kilos. La valeur estimée est d’environ 600 000 €, mais leur importance patrimoniale est qualifiée d’inestimable.
Avant cela, en juillet, une cyberattaque avait déjà paralysé les systèmes du Muséum. Les caméras et alarmes avaient été neutralisées. Affaiblissant ainsi fortement la sécurité…
Puis, dimanche 19 octobre 2025 au matin, un nouveau vol a lieu au musée du Louvre.
Quatre individus ont pénétré dans la galerie d’Apollon. Les malfaiteurs ont utilisé un monte-charge, scié des barreaux et fracturé une vitre à la disqueuse. Ensuite, ils ont atteint deux vitrines de haute sécurité.
Une partie du butin comporte huit bijoux, appartenant aux collections de la Couronne de France, datant du XIXᵉ siècle.
Encore une fois, la presse a parlé d’une « valeur patrimoniale inestimable ».
Le vol au musée du Louvre illustre la dégradation des services publics muséaux
Ces deux établissements publics patrimoniaux majeurs (MNHN et Louvre) ont été victimes de vols spectaculaires, ciblés, organisés et minutieusement préparés.
Le mode opératoire révèle des failles de sécurité — non seulement techniques (caméras, vitres blindées, etc.) mais aussi organisationnelles.
Le pire, c’est que ce vol et celui du Muséum ne sont pas des cas isolés.
Selon un article relatif au MNHN « plusieurs collections publiques ont en effet été victimes de vols ces derniers mois ».
Un veilleur de nuit témoigne après le vol du musée du Louvre
Notre adhérent au Syndicat des Gilets jaunes, Monsieur Dupont (nom d’emprunt), veilleur de nuit au Muséum national d’Histoire naturelle, confirme ce constat.
Son témoignage met en lumière le manque d’effectifs, le recours à des entreprises privées, le mépris du terrain et une sécurité interne affaiblie.
Ainsi, Monsieur Dupont a-t-il pris la plume après le vol du Louvre ce dimanche :
« Voilà des années que je travaille au service de nuit du Muséum national d’Histoire naturelle et le constat est aujourd’hui très alarmant.
Le vol au musée du Louvre, loin d’être isolé, illustre un profond dysfonctionnement dans la gestion de la sécurité des musées publics.
Ce n’est pas une question de budget : les moyens existent, mais ils sont détournés.
Et mal utilisés.
En résumé, la direction multiplie les postes de catégorie A et confie des enveloppes considérables à des prestataires privés.
Pendant ce temps, les équipes internes, pourtant expérimentées et dévouées manquent de moyens.
Nous, veilleurs de nuit, agents publics dotés du statut de policiers universitaires, connaissons parfaitement les lieux et leurs vulnérabilités. Nous maîtrisons toutes les procédures internes du Muséum.
Pourtant, la direction nous écarte systématiquement des décisions !
Le directeur principal des sites MNHN a même confié la définition des missions de nuit à un chargé d’administration n’ayant aucune connaissance du terrain, sans même consulter les agents concernés. Résultat : désorganisation, perte de réactivité et aujourd’hui, des vols de pièces patrimoniales inestimables. (vol au musée du Louvre)
Des veilleurs de nuit menacés pour avoir alerté
Les preuves existent : des agents ont pourtant alerté la hiérarchie à plusieurs reprises. Des courriels, des signalements et des rapports l’attestent.
Malgré cela, la direction a préféré blâmer et sanctionner les agents de nuit qui ont osé signaler les failles, plutôt que d’assumer ses propres responsabilités.
Sans oublier que la direction a menacé ou réduit au silence certains d’entre nous pour avoir rappelé leur statut et leurs droits.
Un directeur est même allé jusqu’à écrire noir sur blanc : “le débat est clos”.
Depuis 17 ans, nous bataillons pour faire reconnaître nos droits et nos conditions de travail plus que précaires.
Le manque d’effectifs, les locaux inadaptés le matériel obsolète entraînent des risques non seulement pour notre santé, mais aussi pour notre sécurité.
La direction ignore totalement notre travail et minimise les dangers que nous affrontons.
S’ajoute aussi la non-prise en compte de nos signalements réguliers, consignés sur des mains courantes ou envoyés par mail.
Aucune leçon n’a été tirée des vols précédents !
Pourtant, il y a eu des précédents. En effet, il y a plusieurs années, un vol très violent a eu lieu en Paléontologie. Des trafiquants ont tronçonné une corne d’éléphant dans le cadre d’un trafic international d’ivoire.
Et malgré cela, les rondes sur les 25 hectares du site sont souvent effectuées seuls, sans véhicule. Par ailleurs, la direction nous sollicite régulièrement pour des événements extérieurs, notamment des soirées privées. Et ce, pour pallier le manque d’effectifs des sociétés privées !
On observe aussi une prolifération de responsables en tout genre, dont on ignore parfois les missions réelles.
Loin d’améliorer la qualité du service public, ces décisions pénalisent la bonne gestion de l’établissement, la valorisation et la protection des collections et du patrimoine français.
Le vol récent au musée du Louvre, comme au Muséum national d’Histoire naturelle, ne sont pas une fatalité.
Ces vols résultent directement d’un système qui privilégie la logique financière plutôt que la sécurité, ignorant l’expérience du terrain.
Il est temps de faire la lumière sur ces manquements et de tirer les enseignements du passé.
Les agents d’État ne demandent ni privilèges ni faveurs. Seulement la reconnaissance de leurs compétences, le respect de leur statut et les moyens d’assurer correctement leur mission : protéger les trésors du patrimoine français ».
Veilleur de nuit – Muséum national d’Histoire naturelle
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