Le massacre est dans le pré
Dermatose nodulaire contagieuse : pourquoi l’abattage massif des vaches est une folie
Abattage des vaches : une décision brutale et incompréhensible
L’abattage des vaches décidé dans le cadre de la lutte contre la dermatose nodulaire contagieuse (DNC) suscite colère et sidération chez les agriculteurs et les éleveurs bovins.
Depuis son apparition en France le 29 juin dernier, cette maladie virale du bétail sert de justification à des mesures extrêmes.
Pourtant, ces choix drastiques interrogent. Ils choquent par leur violence inouïe. Ils paraissent surtout disproportionnés au regard des connaissances scientifiques disponibles.
Nos équipes ont justement fait des recherches pour y voir plus clair, nous vous offrons un résumé ci-dessous. Pour lire l’article complet et sourcé, c’est ici.
La DNC n’est pas nouvelle. Présente de longue date en Afrique, elle a progressé depuis 2012 vers le Moyen-Orient, puis l’Europe du Sud-Est.
Elle a touché la Grèce en 2015, l’Italie ensuite, avant d’atteindre la France. La DNC se transmet par certains insectes piqueurs, comme les taons.
Elle n’est pas transmissible à l’homme.
Dermatose nodulaire contagieuse : quels risques réels pour les élevages ?
La DNC peut provoquer de la fièvre, des nodules cutanés, une baisse de production de lait et, dans certains cas, la mort de l’animal.
Toutefois, les données sont claires. Sans aucune mesure, la perte moyenne peut atteindre 10 % du troupeau. Avec des mesures de quarantaine, ces pertes sont nettement inférieures.
Dès lors, une grande question s’impose. Pourquoi classer cette maladie comme devant faire l’objet d’une éradication obligatoire, avec abattage total des troupeaux concernés ? Sur quelles bases scientifiques repose cette stratégie européenne ?
Abattage des vaches : une position contraire aux recommandations scientifiques
L’Organisation mondiale de la santé animale (OMSA) ne recommande pas l’abattage systématique.
Dans son rapport annuel 2025, elle affirme clairement que la vaccination est plus rentable, plus simple à mettre en œuvre et moins dommageable pour le bien-être animal que l’abattage des animaux infectés.
De son côté, l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) adopte une position similaire.
Dans une publication d’août 2016, réalisée à la demande de la Commission européenne, l’EFSA conclut que l’abattage partiel des animaux atteints, combiné à une vaccination rigoureuse, est aussi efficace que l’abattage total des troupeaux, pourtant exigé par la législation européenne.
Ces positions scientifiques sont connues et documentées. Pourtant, l’Union européenne continue de s’appuyer sur une directive datant de 1992, la directive 92/119/CEE, pour justifier ces mesures radicales.
On doit à minima s’interroger sur l’usage actuel de ce texte ancien face à des données scientifiques plus récentes.
Vaccination des bovins : une solution moins dramatique, mais problématique
La vaccination n’est pas une solution magique. Les autorités sanitaires le savent. Un animal vacciné peut malgré tout développer la DNC. Cela peut survenir si la dose est incomplète, si l’animal était déjà infecté pendant l’incubation, ou si l’immunité n’était pas encore acquise.
On recense également des effets secondaires. On observe parfois une baisse temporaire de la production laitière, de la fièvre, de l’abattement, des nodules cutanés ou, plus rarement, des avortements. Les vaccins vivants atténués homologues, utilisés dans l’Union européenne, provoquent principalement ces effets.
D’autres pays, comme la Russie, utilisent des vaccins hétérologues, moins efficaces mais beaucoup mieux tolérés.
Cependant, la vaccination de masse n’a jamais empêché la propagation de la maladie depuis 2012.
Des zones d’ombre scientifiques ignorées
Plus inquiétant encore, des publications scientifiques ont mis en évidence des phénomènes de recombinaison virale apparus après des campagnes de vaccination. En Russie, un nouveau virus a été détecté après 2017, sans lien génétique avec les épisodes précédents. Ces faits interrogent grandement la stratégie actuelle.
Malgré cela, aucune étude sérieuse n’est lancée sur des traitements alternatifs. Certains chercheurs évoquent pourtant des pistes thérapeutiques existantes, peu coûteuses et bien tolérées. Pourquoi ces options ne sont-elles jamais explorées ? Pourquoi affirme-t-on publiquement qu’« il n’existe pas de médicament » ?
Est-ce que cela ne vous rappelle rien ?
Une violence inouïe infligée aux agriculteurs
Le massacre des vaches ne tue pas seulement aveuglément des animaux. Il détruit des années de travail, il brise des exploitations déjà fragilisées et frappe une profession agricole en grande souffrance.
Sans parler des impacts émotionnels et affectifs de voir ses bêtes, dont on a pris soin jour après jour, abattues pour rien.
Un tel massacre nous sidère et nous choque profondément.
Nous sommes révoltés de voir des forces de l’ordre lourdement armées, équipées de chars blindés (les fameux Centaure ) intervenir dans des fermes pour gazer, maltraiter et finalement abattre des bêtes saines.
Ces pratiques illustrent encore une fois le mépris, l’abandon et la violence du pouvoir.
Et bien sûr, à terme, elles affaiblissent la souveraineté alimentaire de notre pays.
Abattage des vaches : à qui profite cette politique absurde ?
Nous devons poser les questions qui dérangent :
Cette stratégie du pire cherche-t-elle à réduire, comme on peut l’entendre, le cheptel bovin au nom des objectifs climatiques ? Ou prépare-t-elle une pénurie ? Sert-elle à justifier l’ouverture accrue aux importations issues du Mercosur ou d’Ukraine ?
Quelle que soit la réponse, une chose est certaine, cette politique de violence aveugle est inacceptable.
- Elle nie le principe élémentaire de nécessité et de proportionnalité.
- Elle nie le bon sens.
- Elle nie le respect dû aux agriculteurs et au vivant.
Une autre voie est possible
Une autre politique est possible. Elle repose sur la coopération, l’innovation, la prévention proportionnée et le respect du travail et du savoir-faire paysan.
Elle s’inscrit dans une logique de circuits courts, de souveraineté alimentaire et de rémunération digne.
Face à l’abattage des vaches imposé sans discernement, face à ce massacre inacceptable nous disons NON.
Les agriculteurs ne sont pas des variables d’ajustement. Ils sont un pilier de notre société, celui qui nourrit la population et nous apporte notre autonomie alimentaire.
Nous apporterons notre soutien à toutes les actions de résistance contre cette guerre menée au monde paysan.
Agriculteurs, ne lâchez rien : nous sommes avec vous !





